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La pollinisation croisée n’affecte pas le goût - Larry Hodgson

La pollinisation croisée entre un poirier de Mandchourie et un poirier commun n’améliorera nullement la qualité du fruit du premier. D’ailleurs, c’est la même chose pour tout croisement entre deux plantes différentes: sauf quelques rares exceptions, le fruit issu d’une telle pollinisation croisée sera identique en apparence, en texture et en goût à celui d’un fruit typique de la plante mère. Ainsi, une poire produite sur un arbre de poirier de Mandchourie, mais issue d’un croisement avec une poire commune ‘Beauté Flamande’, sera toujours petite, ronde, acide et astringente. Autrement dit, une poire de Mandchourie typique produite avec le pollen d’une poire commune ne montrera aucune trace de poire commune. Et d’ailleurs, le contraire sera vrai aussi: une poire produite par un poirier ‘Beauté Flamande’, mais issue du croisement avec un poirier de Mandchourie, aura la forme oblongue et ventrue à la base et la couleur typique de ‘Beauté Flamande’, ainsi que son arôme appétissant et son goût sucré et délicieux.

Donc, le provenance du pollen qui assure la fécondation ne changera pas la qualité, bonne ou mauvaise, du fruit.

Par contre, si vous récoltez des pépins du fruit hybride et que vous les semez (et attendez patiemment: il peut facilement falloir 7 à 10 ans avant la production des premiers fruits!), les fruits montreront un mélange de traits des deux parents. Donc, c’est dans la deuxième génération que l’effet du croisement se voit.

Il existe d’ailleurs quelques poiriers hybrides issus de croisements entre le poirier de Mandchourie et le poirier commun, appelés par convention P. × ussuriensis, dont le plus connu est ‘Ure’, un poirier très rustique (zone 3) et résistant aux maladies qui donne une abondance de petits fruits piriformes jaunes qui sont parfaitement comestibles et délicieux. De plus, il est très ornemental, avec une floraison blanche abondante et une superbe coloration automnale. Il n’est pas autofertile, par contre, et nécessitera comme pollinisateur un poirier de Mandchourie (P. ussuriensis), un autre poirier hybride (P. × ussuriensis) comme ‘Early Gold’, ‘Golden Spice’ ou ‘Parker’ ou encore, un poirier asiatique (P. pyriforme).

La même chose chez les autres fruits

C’est la même situation pour les autres végétaux, d’ailleurs. Si deux courges ou deux piments se croisent dans votre jardin, cela ne changera rien au goût ni à l’apparence des fruits la première année, mais si vous conservez et semez les graines, la deuxième génération sera hybride, avec des traits mélangés et pas toujours désirables.

Pour certains fruitiers, la pollinisation croisée n’est pas obligatoire: les cerisiers acides (Prunus cerasus) et les pruniers européens (P. domestica) sont autofertiles (leur pollen peut les polliniser) et il n’est donc pas nécessaire d’avoir deux arbres différents pour avoir une bonne récolte. La plupart des petits fruitiers, aussi, sauf les bleuetiers (Vaccinium spp.), les camérisiers (Lonicera caerulea) et certains mûriers (Rubus spp.), sont autofertiles et même une plante isolée portera alors des fruits.

Consulter l'article original : Quand deux poires différentes se croisent, est-ce que cela change le goût?
Consulter l'article original : Il faut 2 fruitiers pour obtenir des fruits!


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